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Bulletin Quotidien Europe N° 13441

28 juin 2024
CONSEIL EUROPÉEN / Avenir de l'ue
Les Vingt-sept confirment le trio von der Leyen, Costa et Kallas aux hautes fonctions de l'UE  
Bruxelles, 27/06/2024 (Agence Europe)

Les chefs d'État ou de gouvernement des pays de l'Union européenne ont procédé, jeudi 27 juin, aux nominations à trois hautes fonctions européennes (EUROPE 13440/1).

En reprenant la proposition des négociateurs des familles chrétienne-démocrate (PPE), sociale-démocrate (S&D) et de centre droit (Renew Europe), les Vingt-sept proposent au Parlement européen de reconduire la chrétienne-démocrate allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission pour 5 ans. Et ils ont nommé le socialiste portugais António Costa à la présidence du Conseil européen pour 2 ans et demi ainsi que la libérale estonienne Kaja Kallas au poste de Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité pour 5 ans.

M. Costa a promis d'agir pour l'unité des Vingt-sept et de se consacrer à la concrétisation de l'agenda stratégique 2024-2029 que le Conseil européen a adopté le soir même. Construire « l'unité » des États membres sera « ma priorité principale », a-t-il ajouté, en visioconférence depuis le Portugal. Se disant « honorée », Mme Kallas a admis « l'énorme responsabilité » qui lui incombera « en cette période de tensions géopolitiques ».   

« L'Europe est dans de bonnes mains », s'est félicité le Premier ministre belge, Alexander De Croo.

Cette décision n'a toutefois pas recueilli l'unanimité au sein des Vingt-sept. Un consensus n'était de toute façon pas nécessaire puisqu'une majorité qualifiée renforcée (21 pays représentant 65% de la population) des États membres suffisait.

Parmi les pays qui avaient réservé leur position jusqu'à l'entame du sommet européen, la République tchèque a finalement soutenu le trio de personnalités. Pour le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, le critère géographique, « crucial », a été respecté.

La Présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a estimé la proposition de trio « erronée sur le plan de la méthode et de la substance ». « Je considère que c'est une grande erreur et un manque de respect vis-à-vis des citoyens européens », a-t-elle ajouté. Elle a voté contre les nominations de M. Costa et de Mme Kallas et s'est abstenue sur celle de Mme von der Leyen. La dirigeante italienne a revendiqué un portefeuille de poids au sein de la future Commission.

À son arrivée à Bruxelles, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, avait dénoncé « une coalition de mensonges et de tromperie » forgée par les chrétiens-démocrates avec les sociaux-démocrates et les libéraux. Il s'est opposé à la nomination de Mme von der Leyen, abstenu sur celle de Mme Kallas et a approuvé celle de M. Costa. 

« Mme Meloni n'a pas voté en faveur du paquet global (et) M. Orbán n'a pas non plus voté pour Ursula von der Leyen », a confirmé la Première ministre danoise, Mette Frederiksen.

En choisissant Mme von der Leyen, le Conseil européen valide la candidature portée par le Parti populaire européen, vainqueur des élections européennes. Il confirme ainsi le processus des candidats têtes de liste ('Spitzenkandidaten'), Mme von der Leyen étant la seule à prétendre rassembler sur son nom une majorité absolue (361 voix en 2024) d'eurodéputés appartenant à des groupes pro-européens.

Son élection pourrait avoir lieu, jeudi 18 juillet lors de la session constitutive du PE, au cours de laquelle les eurodéputés devraient réélire la chrétienne-démocrate maltaise Roberta Metsola à la présidence du Parlement.

Mme von der Leyen a indiqué qu'elle se rendrait au Parlement pour bâtir une coalition pro-européenne, pro-Ukraine, pro-État de droit. Elle contactera des députés d'autres groupes politiques que la plateforme PPE, S&D, Renew Europe. « J'irai voir les groupes qui m'inviteront. J'écouterai leurs idées et proposerai les miennes », a-t-elle ajouté, précisant souhaiter parler aux « délégations nationales » des groupes qui peuvent avoir leur propre ligne de conduite.

Mme von der Leyen s'inspirera de l'agenda stratégique du Conseil européen pour bâtir les grandes lignes du programme qu'elle présentera au Parlement d'ici à mi-juillet.

Agenda stratégique 2024-2029. Plus tôt dans la soirée, le Conseil européen avait arrêté cet agenda stratégique pour la période 2024-2029, qui énonce les priorités politiques et les chantiers internes à mener pour que l'UE élargie puisse affronter les défis auxquels elle sera confrontée.

Lors du Conseil européen, le texte de l'agenda a été modifié à la marge par rapport à la dernière version soumise aux Vingt-sept. A notamment été ajoutée une phrase explicitant la contribution de l'Europe de la défense à la sécurité transatlantique et son caractère complémentaire à l'action de l'OTAN, qui demeure pour les pays de l'UE en faisant partie « le fondement de leur défense collective ».

L'Allemagne et la France ont fait des propositions communes qui ont été rejetées. « Il y a eu une demande pour avoir un débat plus approfondi sur la défense, le Pacte vert et la migration. Mais cette demande n'a pas été acceptée », a confirmé une source européenne.

Voir les conclusions du Conseil européen incluant l'agenda stratégique: https://aeur.eu/f/cva  (Mathieu Bion avec la rédaction)

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