NOTULES
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@@@ d'un rosé à l'autre.
Il est toujours frappant de constater comment l'on se précipite à Bruxelles et dans nos capitales nationales pour satisfaire les appétits du négoce. L'histoire du rosé qui serait produit demain en coupant des vins rouges et blancs en est une nouvelle illustration. Pour mémoire, le rosé est généralement un vin issu de raisins noirs, qui n'a pas été coloré par les pigments contenus dans les peaux et n'a pas subi de deuxième fermentation (dite malolactique). Des variantes existent cependant selon les régions vinicoles. Ainsi, seule exception sur le territoire français, le champagne rosé est produit par le biais d'un assemblage, mais cette pratique est assez logique dans une région où la vinification réunit souvent des jus de raisins blancs et noirs. Dans d'autres terroirs, on a cherché à prolonger la fermentation ou à procéder à une deuxième fermentation pour améliorer la qualité des produits, sans jamais recourir au coupage autorisé en Australie ou aux États-Unis. Cela n'empêche pas la France, l'Italie et l'Espagne de produire à eux seuls près de 80% des vins rosés de la planète. Alors, comment justifier ce changement de règles qui bouleversent les traditions ? Les citoyens, appelés aux urnes entre le 4 et le 7 juin prochains, ne peuvent pas comprendre cet alignement sur des pratiques venues d'ailleurs. En témoigne cette réaction d'un lecteur du quotidien régional L'Alsace
« Finalement, je suis d'accord avec nos technocrates de Bruxelles. Je vais moi aussi créer mon propre vin rosé. Couper du vin rouge et du blanc, ce n'est pas si bête que ça ! Et ça donne des idées… Moi, je vais couper du vin rouge et de l'eau: j'aurai un rosé aussi ! Et puis, il sera drôlement moins nocif pour la santé. Après un bon repas dans un restaurant, plus besoin de contrôle d'alcoolémie à la sortie, tout le monde pourra boire au moins cinq verres sans problème (…)....