Le candidat de la famille socialiste européenne, Nicolas Schmit, a fustigé, jeudi 21 mars, les accords que l'Union européenne passe avec la Tunisie (EUROPE 13373/6) et l'Égypte (EUROPE 13318/19) et qui prévoient une externalisation de la gestion du phénomène migratoire sans garantie, selon lui, que les droits fondamentaux des migrants soient respectés.
« Je suis très critique à l'égard de toutes sortes d'accords avec des régimes autoritaires, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, qui consistent à dire : 'Nous payons et vous vous occupez de cela'. Ce n'est pas acceptable, car nous n'avons aucune garantie que les droits fondamentaux de ces personnes soient respectés », a-t-il déclaré à Bruxelles lors du congrès Editored d'éditeurs européens et latino-européens auquel participe Agence Europe.
Et de s'interroger : « Que se passe-t-il ensuite ? Soit ils meurent dans la mer, soit ils meurent dans le désert. C'est inacceptable pour nous ».
Le commissaire européen à l'Emploi et aux Affaires sociales a reconnu l'importance de « mieux contrôler » la migration, enjeu « toxique » que l'extrême droite a réussi à imposer sur la scène politique, notamment pour empêcher les trafiquants de prospérer. Selon lui, le 'Pacte asile et migration', qui sera approuvé en avril par le Parlement européen (EUROPE 13318/1), contribuera à une meilleure gestion des flux migratoires.
Dans le même temps, a-t-il fait valoir, la migration représente une nécessité économique pour l'UE. « Même Mme Meloni et M. Orbán savent qu'ils ont besoin de la migration parce qu'ils font face à un déficit de main-d'œuvre », a-t-il souligné, convaincu de l'importance d'ouvrir des canaux légaux de migration. (Mathieu Bion)