Une trentaine de responsables de médias européens, latino-américains ou caribéens demandent des réglementations « plus strictes » afin de protéger les contenus médiatiques face aux bouleversements technologiques en cours, dans une déclaration signée jeudi 20 mars lors du VIIIe congrès Editored, qui s'est tenu à Cartagena de Indias (Colombie).
« Les progrès exponentiels prévisibles dans les technologies, telles que l'intelligence artificielle (IA), doivent être pris en compte de manière adéquate. Des réglementations plus strictes dans des domaines comme les 'deepfakes' et les algorithmes de recommandation ainsi que le respect des droits d'auteur doivent être renforcés », soulignent les signataires de la déclaration.
Les membres du réseau Editored, auquel Agence Europe est partie, sont d'avis que les contenus médiatiques ne devraient pas alimenter les programmes d'IA générative avant un délai minimal de 48 heures après leur publication. Il devrait aussi incomber aux fournisseurs de contenus générés par l'IA de prouver qu'ils utilisent légalement les contenus médiatiques. Et, selon les signataires de la déclaration, les médias devraient être en mesure de mettre fin « volontairement » à des accords d'utilisation du contenu médiatique à des fins de production de contenus générés par l'IA sans qu'une telle exclusion affecte leur indexation sur les moteurs de recherche en ligne.
Dans leur déclaration, les médias participants réitèrent également l'importance des systèmes de vérification de l'information ('fact checking') pour vérifier les sources utilisées et comme « garantie de base » à l'exercice du droit à l'information.
Début 2025, Meta avait annoncé sa volonté de remplacer, aux États-Unis, le dispositif des 'fact checkers' par un mécanisme basé sur les 'notes de la communauté' (EUROPE 13554/3).
UE/CELAC. Lors du congrès, les participants ont aussi évoqué les relations politiques et économiques entre l'Union européenne, l'Amérique latine et les Caraïbes en vue du sommet UE/CELAC qui se tiendra la première semaine de novembre à Bogota, selon une information dévoilée par la ministre colombienne des Affaires étrangères, Laura Sarabia (EUROPE 13602/28).
Dans un contexte géopolitique en bouleversement, ce sommet devrait permettre aux dirigeants des soixante pays participants de réaffirmer les principes fondamentaux, comme le respect du droit international, de l'État de droit, de l'intégrité territoriale, et de promouvoir le multilatéralisme en tant que méthode pour affronter les défis internationaux comme le changement climatique. Ensemble, les pays de la CELAC disposent de la taille critique pour peser dans les enceintes internationales comme l'ONU ou le G20.
À Bogota, pourrait être reposée la question d'un mécanisme permanent de suivi des engagements pris lors des sommets précédents (EUROPE 13225/1).
Voir la 'Déclaration de Cartagena' : https://aeur.eu/f/g35 (Mathieu Bion)